2025 © Handcrafted with love by the Pixelgrade Team

GUILLAUME HOENIG


Guillaume Hoenig, Chef opérateur spécialiste des effets spéciaux.
Photo: Liza Bibikova / OF (2025)

« L’animation dispose un filtre bienveillant entre un personnage se dévoilant et le spectateur. »

GUILLAUME HOENIG, Chef opérateur spécialiste des effets spéciaux

Rendez-vous est pris dans un village des Corbières, au bout d’une route bordée de vignes et de platanes. Porte grande ouverte sur une rue déserte du Far West audois, Guillaume Hoenig surgit du studio de cinéma qu’il vient d’aménager dans une ancienne cave, bel outil à la pointe de l’animation et nouvel ancrage. « Avec ce lieu, je m’offre la possibilité de tourner en stop motion en extérieur, de mélanger prises de vue réelles et prises de vue en studio. »

D’une adolescence au grand air alpin, à crapahuter vers les sommets, Guillaume a gardé l’instinct du mouvement, essentiel à son métier, l’envie de voyager et « une mobilité de chasseur-cueilleur » qui l’a conduit des bords du lac d’Annecy à la Méditerranée. Biberonné au Festival du film d’animation, le lycéen fabrique, avec deux amis, ses premiers courts métrages à l’AAA (Atelier de cinéma d’Animation d’Annecy) où, initiés au modélisme, ils mettent en mouvement des figurines d’argile empruntées à l’atelier de poterie maternel. D’emblée, Guillaume Hoenig exprime son « goût du faire, du matériau et de la technique mis au service de l’histoire à raconter ». Côté image, la fréquentation assidue des musées, en famille, forme l’œil : « Grâce à ma mère et à sa passion de l’art, j’ai compris assez tôt ce qu’était le cadrage, comment positionner les gens ».

Après une licence de cinéma à Montpellier, des stages chez Aaton (Grenoble) ou pour France 3 Bordeaux, il s’installe à Paris et fait ses armes d’assistant opérateur sur des fictions. Une croisière en voilier-cinéma avec les Sétois du CinéGarage le décide à mettre cap au Sud ; il installe sa roulotte à Toulouse où il rejoint, en 2006, La Ménagerie, le studio créé par Marc Ménager, sa famille professionnelle. Ce sont des années fondatrices, riches de projets.

Chef opérateur et assistant réalisateur pour la série Kiwi (2014), il organise le tournage sur 8 plateaux en simultané. Après Les Vieux fourneaux (2018), il est chef opérateur image des films de Florence Miailhe, La Traversée (2019) et Papillon (2024). En studio ou en décor naturel, « j’aime, dit-il, me mettre au service des réalisatrices et réalisateurs et porter la singularité de leur univers, de leur regard à l’image. Mon expérience sur des films à petits budgets m’amène à mettre en œuvre des solutions simples et innovantes ».

Au Studio SFX des Corbières soigneusement organisé et rangé, on devine la précision et la minutie de Guillaume Hoenig ainsi que les travaux en cours. Marionnettes en métal, poulpes et crustacés de papier attendent sagement de s’animer sous ses doigts. Il vient d’achever la réalisation d’un court métrage, Mystery of escape, produit par KOVisuel. Son teaser ouvre les séances des vingt salles du réseau Ciném’Aude. Créateur de spectacles et intervenant pédagogique en Occitanie et au Sénégal, Guillaume transmet tous azimuts les diverses façons de raconter une histoire et une émotion par l’image animée.

 

5 dates qui ont marqué le parcours de Guillaume Hoenig :

1978 : Naissance à Annecy.
1997 : Tournage de son premier film d’animation en stop motion à l’AAA.
2018 : Création du spectacle pour enfants L’écran magique : une centaine de représentations dans les médiathèques, cinémas et scènes nationales en partenariat avec La Villette (Paris).
2024 : Papillon, de Florence Mialhe, produit par Xbo Films (31) reçoit l’Ours d’Or du meilleur court métrage d’animation du festival de Berlin.
2025 : Création de son Studio SFX des Corbières à Tournissan (Aude), ouvert aux équipes de cinéma et de télévision. Il permet de tourner des effets spéciaux sous caméra (SFX) : prises de vues à échelle réduite, au ralenti, image par image et avec des mouvements de caméra piloté par motion-control.


Films qui ont marqué le parcours de
Guillaume Hoenig :

Les Vieux fourneaux, de Christophe Duthuron (2018) : chef opérateur de la séquence de 3’ en stop motion. « Ce film m’a permis d’expérimenter l’intégration d’images en stop motion avec des images tournées en prise de vue réelles ».
Daphné ou la belle plante, de Sylvain Derosne et Sébastien Laudenbach (2014). « Un film inspirant. Il montre que le docu-animé permet au cinéma de traiter de thématiques intimes sans tomber dans le voyeurisme. »
Firewaltz, de Marc Ménager (2011). « Un film génial, fait de bric et de broc, racontant la Grande guerre avec des instruments de musique
Viva Cuba, de Juan Carlos Cremata Malberti (2005), Road-movie à Cuba sur lequel il était d’abord assistant de production : « Mon expérience de tournage avec les caméras DV 25p nouvellement arrivées sur le marché et permettant un gonflage 35 mm de qualité me permettait de préparer le matériel image. Je serai ensuite premier assistant caméra sur une grande partie du film ».