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Comédien


Dumas« Je n’arriverais pas à jouer autrement qu’avec mon vécu. Peu importe les genres, tout m’intéresse, on joue avec son matériel »

JEAN-CLAUDE DUMAS, Comédien

 

 

Il se souvient qu’en 1960, près de chez ses parents à Vauvert dans le Gard, l’équipe de Chien de pique d’Yves Allégret était venue tourner. Il se souvient de sa rencontre avec le Directeur de production et l’acteur Eddie Constantine. Il se souvient qu’à ce moment là, tout a démarré. A vingt ans, après avoir suivi les cours du Conservatoire de Nîmes, il fait l’École de la rue Blanche*1 à Paris. L’envie de changer de région, de se professionnaliser en se mesurant aux autres, le poussent à travailler avec la Compagnie Annie Degay et à chercher des rôles au théâtre. Les difficultés de la vie parisienne ont raison de lui et il revient à Vauvert où il change de chemin en intégrant une MJC en tant qu’animateur. Puis, il intègre le Théâtre populaire du Midi pendant cinq ans. Intermittent, il cherche des cachets en travaillant pour des films institutionnels et trouve peu à peu des rôles. Il passe des castings, fait des voix et continue le théâtre.
Le nomadisme du comédien n’est pas seulement géographique, il doit toujours être en posture de jouer et disposer pour cela d’une souplesse psychologique. Jean-Claude Dumas a été guidé par le besoin permanent de savoir où il en était, l’envie de tenter des choses. Pour lui, le Directeur de casting est un intermédiaire très important puisqu’il permet les rencontres, il permet de progresser. Son métier est de rentrer dans quelques chose d’imaginaire, « il faut y être », c’est un état, ce n’est pas un geste, il faut établir une relation avec un autre acteur pour que la situation existe. Pour y parvenir, il doit gérer ses émotions. Il écoute beaucoup, il se nourrit de ce que racontent les autres.
Il se plaît en région Languedoc-Roussillon, son réseau fonctionne bien et il n’a pas besoin de démarcher au-delà des castings auxquels il participe. Il travaille ponctuellement mais s’amuse à faire semblant dans la vie de tous les jours pour vérifier si « le plaisir et l’aptitude à embarquer sont toujours là ». En tournage, il se sent dans une bulle, dans un univers d’où il est douloureux de sortir.
Après les essais avec le Directeur de casting, le comédien est contacté par la production qui sollicitera ensuite son agent*2. Le call-back*3 rassure le réalisateur mais pour lui, cette étape avant le tournage, est un jeu qui ne permet pas d’aller très loin vers un personnage.
Il travaille ses textes aux Jardins de la Fontaine de Nîmes et en fonction du temps de la promenade, il sait à quel rythme il apprend. A l’aide d’un dictaphone, il retient son texte. Pour les rôles qu’on lui donne, habituellement, il reçoit le scénario une semaine avant le tournage, il le lit deux fois, s’interroge, cherche des informations, il redit son texte pour sentir s’il fonctionne ou s’il résiste. Avant le tournage, il répète avec le réalisateur et les autres comédiens, il passe du virtuel à l’échange.
Il désirait jouer des personnages de comédie mais ce que les Directeurs de casting vont pressentir en lui était ailleurs. On lui confie souvent des types de personnages peu honnêtes auxquels on trouve des excuses. Or, Jean-Claude Dumas considère qu’au fil des années, le comédien se rapproche du noyau, de ce qu’il est. Avant, il avait l’impression d’entrer dans un personnage, maintenant il a le sentiment d’explorer des choses en lui et de ne plus jouer. Il cherche à être lui dans une situation imaginée. En tant que spectateur, il remarque que certains comédiens l’embarquent, d’autres non. Ceux qui l’embarquent jouent ce qu’ils sont.

 
*1 Aujourd’hui École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre installée à Lyon depuis 1997.
*2 L’agent artistique est le mandataire légal des artistes qu’il représente.
*3  Rencontre entre le réalisateur et les comédiens retenus.

 

5 dates qui ont marqué le parcours de Jean-Claude Dumas :

Année de naissance : 1950
Formation ou rencontre la plus significative : 1971 – entrée à la Rue Blanche. A Paris, à l’époque.
Arrivée en région: 1985 – retour en région et entrée au Théâtre Populaire du Midi à Nîmes. Les vrais débuts dans la profession.
Premier film sur lequel tu as travaillé pour le cinéma : 1961 – Apparition dans Chien de pique d’Yves Allégret. Ma première toute petite apparition dans un film.
Date de ton choix par rapport à un événement intéressant qui te tient à cœur : 1988, mon premier rôle au cinéma dans 1789 avec une pointure de la réalisation,  Robert Enrico. Date importante : la grande aventure commence ! (Mais le film n’était pas une réussite…)

 

Films qui ont marqué le parcours de Jean-Claude Dumas :

Roulez jeunesse de Jacques Fansten, 1992, tourné en Languedoc-Roussillon, notamment à Bagnols sur Cèze
Bonjour Antoine de Radu Mihaléanu, 1996
2025, le futur en face de Christophe Janin, 2005, tourné en partie en Languedoc-Roussillon
Coup d’éclat de José Alcala, 2010, tourné en Languedoc-Roussillon, notamment à Sète
Antigone 34 de Roger Simonsz, 2011, tournée en Languedoc-Roussillon

 

Son actualité :

Les Disparues du lac série TV de Jérôme Cornuau, 2015
La Promesse du feu de Christian Faure, tourné à Montpellier et ses environs, 2015
Plus belle la vie plusieurs épisodes de la saison 11, 2015