Chef monteur son
« Avoir l’impression que le son sort de la bouche des personnages qu’on voit à l’écran, alors qu’il sort d’une enceinte, ce processus là est un petit miracle… et beaucoup de travail. »
FRÉDÉRIC MAURY, Chef monteur son et Chef opérateur son
Le cinéma a le pouvoir de faire travailler beaucoup de gens, on le voit sur le générique d’un film. Mais la post-production est souvent méconnue et le son en est l’exemple. C’est un travail très délicat, long et complexe.
Frédéric Maury a clos un cursus universitaire de cinéma à Montpellier par un mémoire intitulé La Perception du Message Sonore au Cinéma. Ses rencontres avec les ingénieurs du son comme Jean-Pierre Ruh et Pierre Gamet lui ont permis de s’orienter vers le montage son. Il travaille alors dans les studios parisiens pendant une dizaine d’années où il tissera son réseau professionnel. Pendant quatre ans aux côtés de Jean-Pierre Halbwachs*1 en tant qu’assistant monteur son, il a travaillé sur les premiers téléfilms en stéréo.
Avec France Télévision, à Lille puis à Marseille, il œuvre sur des téléfilms ou des documentaires. Parce qu’il souhaitait développer le montage son avec son propre outil de travail en région Languedoc-Roussillon, il crée le studio Tomato Sound Factory en 2006. A cette époque, il était fréquent, pour les producteurs en région, de passer du montage image au mixage sans considérer le montage son. Aujourd’hui la situation a un peu évolué.
L’acoustique d’un studio est ce qui caractérise son identité, sa fiabilité sonore. Pour l’élaboration de ce studio et afin d’obtenir le meilleur résultat possible, il a fait appel à l’acousticien anglais Philippe. R. Newell. Au-delà des phénomènes de mode, ses choix techniques sont orientés dans un souci de qualité.
Du statut d’intermittent partant travailler où les projets l’appelaient, à celui de créateur d’entreprise en Languedoc-Roussillon, Frédéric Maury a dû relever des défis pour changer de vie. Dans ce studio au cœur de Montpellier, il prend le temps de choyer le son des projets qui lui sont confiés : des documentaires, des séries d’animation, des films et même de la musique. De sa curiosité permanente pour la technologie à sa passion pour le matériau sonore, il cultive une approche méthodique de la question de l’œuvre. Frédéric Maury aime « sculpter » le son de façon très précise avec des outils qui savent se faire oublier pour être au plus près des objets sonores, de leur rapport à l’image et du sens qu’ils génèrent. Fabriquer la bande son d’un film c’est aussi partager des compétences et des avis sur ce qui est en train de prendre forme. Sa rencontre en 2007 avec Jean-François Terrien, mixeur installé dans la région, lui permet de travailler en équipe le plus souvent possible lorsque les projets le permettent.
Souvent contacté par le Directeur de production, le monteur son est lié au preneur son en devenant responsable des éléments sonores enregistrés lors du tournage. Son travail est aussi relié à celui du monteur image et du mixeur qui sont des liens directs dans la chaîne de fabrication du film. Frédéric Maury reçoit les éléments nécessaires venant du montage image pour réaliser son travail. Le processus de fabrication varie en fonction de la diffusion, des cahiers des charges.
Dans un film, on peut perdre facilement la cohésion sonore de deux lieux très éloignés l’un de l’autre lors du tournage. Lorsque ces lieux sont reliés au montage dans une même scène, le son garantit l’unité de temps et de l’espace. La question de la relation du son à l’image est complexe et passionnante. Pour ces raisons, il aime travailler sur les projets de bout en bout, de la prise de son en passant par le montage jusqu’au mixage, cela permet une cohérence artistique et technique du son du film qu’apprécient beaucoup de réalisateurs et producteurs.
5 dates qui ont marqué le parcours de Frédéric Maury :
Année de naissance : 1966
Formation ou rencontre la plus significative : 1993 – Maîtrise de Cinéma à Paul Valéry à Montpellier suivie de ma rencontre avec Jean-Pierre Ruh, le point de départ de tout ce qui s’est passé après.
Arrivée en région : 1987
Premier film sur lequel tu as travaillé pour le cinéma ou premier téléfilm de fiction : Mon premier film en tant que chef opérateur son fut un court métrage tourné en Guadeloupe intitulé Le Cri des Neg’Mawon de Tony Coco-Viloin en 1992. Mon premier téléfilm en tant que chef monteur son après de nombreux films comme assistant fut La Femme Rêvée de Miguel Courtois en 1996, mon premier film long métrage de cinéma : Les Médiateurs du Pacifique de Charles Belmont en 1997.
Date de ton choix par rapport à un événement intéressant qui te tient à cœur : 2006 – Lorsque je réussis à créer la société Tomato Sound Factory à Montpellier.
Films qui ont marqué le parcours de Frédéric Maury :
Le Cavalier des nuages de Gilles Béhat, 1995
Les Médiateurs du Pacifique de Charles Belmont, 1997
Police District de Olivier Chavarot, 2000
Un Amour en Kit de Philippe De Broca, 2002
Marseille de Gérard Krawczyk, film documentaire tourné à Marseille (chef opérateur son et chef monteur son), montage son et mixage réalisés à Montpellier, 2014
Son actualité :
El Perdido de Christophe Farnarier (mixage et montage), tourné aux Angles en Pyrénées Orientales et en Catalogne, 2015
Ceux du rivage de Tamara Stepanyan (prise de son lors du tournage), 2015
La Philo Vagabonde de Yohan Lafort, 2015
Points de repères de Pierre Lergenmüller, (mixage), 2016
The Dark Show d’Olivier Parthonnaud (mixage et montage), 2016