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CHRISTOPHE HÉRAL


Heral« Savoir écrire la musique permet de bien écrire du son. »

CHRISTOPHE HÉRAL, Compositeur

 

 

Il n’est pas issu du Conservatoire et ce n’est qu’à l’adolescence qu’il s’engage dans la musique avec une passion sans faille. L’imaginaire sonore a toujours eu une grande place dans son esprit. Revenir sur ses premiers désirs, c’est évoquer l’appartement de son grand père baryton qui regardait le feuilleton télévisé Belphégor. Il l’observait en cachette et comprenait par le son qu’il s’agissait d’un film d’horreur. C’est aussi le souvenir des va-et-vient dans une rue, observés à travers le cadre d’une fenêtre, en s’imaginant des dialogues pour inventer des histoires.
Plus attiré par la musique néo classique que contemporaine, L’Oiseau de feu de Stravinsky a déclenché son intérêt pour la musique en mouvement. Il crée son premier atelier de recherche sonore pour le VAL*1 où il rencontre des personnes comme Federico Vitali, Valérie Carmona ou Paul Coudsi qui venaient des Beaux arts. Il a ainsi commencé en 1984 par des films d’entreprise, puis débute, grâce à ces dernières rencontres, la composition pour des courts métrages d’animation. Dans les festivals, son travail est rapidement remarqué et primé, il poursuit son apprentissage sans « grand frère » et s’intéresse au mixage afin d’avoir la responsabilité globale d’un objet sonore.
Dans son atelier à Montpellier où il est né, Christophe Héral prépare, écrit, monte, fabrique. Il se déplace néanmoins dans des studios pour certains enregistrements ou le mixage. Davantage touché par l’animation, qui favorise des audaces sonores plus que la prise de vue réelle, il n’a jamais considéré le court métrage comme un tremplin pour faire du long. De ses collaborations avec Jean-François Laguionie pour L’Île de Black Mór en 2005, avec Anne Larricq pour La douce en 2011, avec Laurent Pouvaret pour Pasta ya ! en 2013 ou avec Subarna Thapa pour Fils en 2013, il entretient un véritable partage avec les réalisateurs autour des choix artistiques.
Pour être compositeur de musiques de films, il exprime la nécessité d’assumer et de faire des choix car il n’y a pas qu’une musique pour un film. Il est aussi important de fréquenter des lieux de résidence, comme a pu l’être La Fabrique*2, pour se rapprocher de créateurs.
Il ne cloisonne pas les tâches liées à la création d’un objet sonore. Comme un décorateur qui a le droit de faire de la peinture, aujourd’hui les outils informatiques permettent de passer d’un métier du son à l’autre. Pour une œuvre de court métrage, une seule personne peut ainsi être à la fois ingénieur du son, compositeur, faire le bruitage, le mixage… C’est en partie ce qu’il a fait pour Chienne d’histoire, court métrage de Serge Avédikian qui a obtenu la Palme d’or en 2010.
Chez lui, composer et créer sont des actes poussés par la curiosité. Pour cela, il contemple les instruments qu’il collectionne, pour sentir d’où sort le son, identifier son fonctionnement, ses possibilités. Lorsqu’on lui commande une musique, la contrainte économique peut être source de créativité et guide le geste artistique.
Créateur sonore pour Ubisoft*3, il a une vision d’ensemble de la bande son des projets sur lesquels il travaille, des jeux reconnus et récompensés comme Rayman legends ou Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne. Il œuvre aussi pour le documentaire, sa collaboration avec Benoît Califano*4 est un bel exemple pour appréhender comment la musique vient peu à peu remplacer les mots.
Le savoir sert à transmettre, il aime proposer des master class, il défend les créateurs en tant que membre d’une commission à la SACEM*5 et laisse toujours la porte de son atelier ouverte à ceux qui fouillent aux frontières du son.

 
*1 Vidéo Animation du Languedoc, structure dépendante du Conseil Général de l’Hérault
*2 cf. http://www.la-fabrique.com
*3 Entreprise française de jeux vidéo
*4 Collaboration autour de six projets dont Bosnie, à l’école des nationalismes, 2005
*5 Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de musique

5 dates qui ont marqué le parcours de Christophe Héral :

Année de naissance : 1960 – l’année de ma naissance à Montpellier.
Formation ou rencontre la plus significative : 1987 – ma rencontre avec le cinéma d’animation, mon premier festival d’Annecy, et les projections du travail de Norman Mac Laren.
Arrivée en région : 1870 – dans les gènes de mon arrière grand-mère qui fut marchande des 4 saisons au marché Jean Jaurès et dans la grand rue de Montpellier.
Premier film sur lequel tu as travaillé pour le cinéma : 1986 – il s’agissait du film réalisé par Federico Vitali intitulé pépère et mémère primé au festival de Marly le Roi.
Date de ton choix par rapport à un événement intéressant qui te tient à cœur : 15 Juin 2013 – concert de la Contrebasse voyageuse au Corum de Montpellier.

 

Films qui ont marqué le parcours de Christophe Héral :

Petite Jeune Fille dans Paris de Lys Flowerday, 1992, produit par la Fabrique dans les Cévennes
L’île de Blackmor de Jean François Laguionie, 2004, coproduit par la Fabrique
L’ondée de David Coquart Dassault, 2008
La queue de la Souris de Benjamin Renner, 2008
La Douce d’Anne Larricq, 2012

 

Son actualité :

Tigres à la queue leu leu de Benoit Chieux, 2015
Peripheria de David Coquard Dassault, 2016
Le Fil d’ariane de Claude Luyet, 2016